Septembre 2001
POUR UN ARRET IMMEDIAT DE LA PRODUCTION DE PLUTONIUM A LA HAGUE
Il y a 78 tonnes de plutonium en stock à la Hague (Cotentin) en petits pots de 2,5 kg pour éviter une explosion atomique.
30 microgrammes de plutonium ingérés entraînent un cancer et des mutations génétiques.
D'ici juin 2002, on en aura produit 16 tonnes de plus à La Hague. De quoi contaminer 500 milliards d'être vivants de plus, pendant 24000 ans et plus.
L'article 6 de la loi européenne du 13 mai 96 sur " la protection sanitaire contre les dangers des rayonnements ionisants " a été transposé par décrets en loi française en 2000. Son application permettrait d'arrêter la production de plutonium, qui n'est plus qu'un déchet encombrant. Qui va le faire en période électorale ? Même par un moratoire.
Allons-nous continuer à laisser faire cette industrie criminelle encore longtemps ?
Devant l'inertie générale, je demande qu'une décision gouvernementale soit prise interdisant sans délai la production de plutonium à l'usine Cogema de La Hague en attente d'une solution pour la destruction du plutonium existant.
NOM PRENOM ADRESSE SIGNATURE
Premier signataire , avec le soutien du Réseau " Sortir du nucléaire " :
Morichaud Jean-Pierre 67 impasse Galilée 07500 Guilherand-Granges
à envoyer avec un maximum de signatures à Monsieur le Premier Ministre,
Hotel Matignon, 57, rue de Varennes , 75700 PARIS.
OBJET : VOTRE CONTRIBUTION AUX SUITES DE L' ENQUETE PUBLIQUE, OUVERTE SUR LA NOUVELLE USINE GEORGES BESSE II, D'ENRICHISSEMENT D'URANIUM A PIERRELATTE.
Au moins deux raisons de refuser cette nouvelle usine nucléaire qui transforme plus d'un quart de l'uranium enrichi consommé dans le monde :
1- Elle va introduire un risque supplémentaire de prolifération de l'arme atomique et de terrorisme par l'utilisation de centrifugeuses très recherchées par les pays intéressés . Lors du débat public en 2004 sur cette usine, il a été précisé que les centrifugeuses , livrées d'Allemagne, en pièces détachées à Pierrelatte, seraient montées sur place dans un atelier sécurisé (une INB secrète de plus, en somme).
2- Les rejets radioactifs autorisés ou accidentels de cette installation vont s'ajouter à ceux des nombreuses usines de Pierrelatte et de la Vallée du Rhône. La transformation de l'uranium en Tricastin mobilise au moins 6 usines différentes qui ont chacune leur autorisation de rejets :
- transformation de l'UF4 venant de l'Aude en UF6,
- enrichissement en isotope 235 dans Eurodif,
- récupération du fluor après enrichissement en isotope 235,
- stockage de l'uranium appauvri et de l'uranium retraité à La Hague, après transformation en oxyde (atelier TU5),
- une installation secrète de production d'uranium enrichi pour sous-marin nucléaire,
- production d'électricité pour Eurodif par EDF.
Nous sommes en droit d'exiger une étude particulière du taux de cancers autour du site nucléaire de Pierrelatte, par des organismes réputés indépendants ( IRSN, INSERM ), comme cela a été fait par le Pr Viel en Cotentin .
Nous ne pouvons plus, sans réagir, laisser polluer notre environnement par les déchets nucléaires. Il est encore temps de nous affranchir du risque nucléaire et d'obtenir que l'électricité soit produite autrement.
NON AUX 3000 REACTEURS NUCLEAIRES DANS LE MONDE , souhaitez par le Haut Commissaire à l'Energie Atomique( le Midi Libre du 26 mai 2006) .
Jean-Pierre Morichaud , le Forum Plutonium ,
association membre du Réseau Sortir du Nucléaire.
ADRESSEZ MOI VOTRE NOM ET CELUI DE VOTRE VILLE à joindre en soutien de ma demande de financement d'une telle étude par la Commission Locale d'Information du Tricastin (la CIGEET)
JEAN-PIERRE DUPUY, RETOUR DE TCHERNOBYL, JOURNAL D'UN HOMME EN COLERE(Seuil, avril 2006).
Résumé selon Jean-Pierre Morichaud. Le Forum Plutonium.
J.P.D, professeur à l'Ecole Polytechnique, écrit un journal sur son voyage à Kiev et Tchernobyl en compagnie du Laboratoire d'Analyse Sociologique et Anthropologiquede la Faculté de Caen( le Lasar), en août 2005. Les chercheurs du Lasar participent au projet ETHOS-CORE , dont le slogan, dit-il pourrait être " comment vivre le plus sainement possible après un apocalypse nucléaire " . J.P.D., qui a beaucoup écrit sur les catastrophes, hasarde une comparaison avec les gens qui habitent au pied des volcans. F.Lemarchand du Lasar lui propose plutôt là le concept de " technonature ", un risque inventé par l'homme . " Il a fallu attendre la seconde moitié du vingtième siècle pour que les hommes trouvent du strontium et du césium (radioactifs) dans leurs vergers ".
La suite de l'ouvrage porte sur l'invraisemblance du chiffre de 4000 morts annoncés en 2002 par le Forum Tchernobyl réuni par l'AIEA, l'OMS et les organismes mondiaux officiels qui en dépendent. J.P.D. appelle à son secours des auteurs plus pertinents et crédibles les uns que les autres , Charpak et son dernier livre , Bataille et Galley de l'Office Parlementaire, Yves Dupont , le directeur du Lasar, Robert Dautray, ancien Haut Commissaire du CEA, qu'il invite au " Club des amis des victimes de Tchernobyl ". Il lui propose même de remplacer les termes " d' unités actives " par celui de secte pour désigner le CEA, EDF ou Areva. Il faut dire que les " technocrates éclairés " mis en scène dans ce journal , font partie , comme l'auteur, du Corps des ingénieurs des Mines qui, en France, dictent le nucléaire aux politiques depuis 1945. J.P.D raconte cette plaisanterie de l'un d'entre eux pour nous aider à comprendre : la différence entre un corpsard des Mines et un TGV, c'est que le second s'arrête lorsqu'il a déraillé.
Pour répondre à la question des 4000 morts dues à Tchernobyl, J.P.D fait aussi référence aux réflexions des philosophes comme Hannah Arendt et Günther Anders , son premier mari. Il évoque aussi souvent les propos de René Girard. " L'industrie nucléaire n'est-elle pas par nature un outil qui nous empêche de penser ce que nous faisons ? ", écrit-il. Il se demande ainsi pourquoi les nucléocrates n'ont pas peur de ce qu'ils font. Il admire l'humilité d'Oppenheimer après Hiroshima qui s'accuse du péché d''orgueil de vouloir se prétendre l'arbitre du bien et du mal. Il demande qui est cet ingénieur du CEA , qui étudie l'impact du stockage des déchets nucléaires pour une période de dix mille ans. J.P.D constate que " les maîtres du nucléaire n'ont pas peur de leur machine, qu'ils contrôlent, mais plutôt de la peur des hommes et de leur panique en chaîne " .
Je doute d'avoir réussi à résumer la réflexion de l'auteur, riche et émue( des suites de son séjour), mais je voudrais seulement vous donner envie de lire ce livre pour mesurer l'imprévision de l'homme à vouloir continuer à faire de l'eau chaude avec une pile atomique . N'y-a-t'il là des dimensions qui le dépassent évaluées en giga becquerels pendant des demi-vies de 24000 ans ?
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